mounir fatmi - Régis Durand

The Kissing Precise

24.00

introduction par Barbara Polla

Disponible le 22 avril 2014. En librairies en juin.

The Kissing Precise est un ouvrage qui rassemble les œuvres récentes de Mounir Fatmi: Casablanca Circles, The Death of the Straight Lines, Kissing Circles, Intersections, Cercles.
Ces œuvres ont pour point commun d’être inspirées par le poème de Frederick Soddy «The Kiss Precise». F. Soddy, prix Nobel de Chimie en 1921, a écrit la solution au théorème de Descartes sous la forme de ce poème.

Ce livre d’artiste se propose de mettre en parallèle les pièces citées plus haut avec les différents éléments de recherches qui sont intervenus dans le travail.
Avec le film Casablanca de 1942,  et l’idée de l’exotisme fantasmé par les studios d’Hollywood dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, jusqu’à des problématiques contemporaines : l’utilisation du nom d’une ville comme une marque : la bière «Casablanca», ou «l’affaire du baiser de Nador» qui impliquait une photo de deux adolescents marocains s’embrassant dans la rue, la photo diffusée sur les réseaux sociaux (Facebook) a été jugée indécente. Ce baiser risquant d’être puni par la loi marocaine, a révélé un pan de la société marocaine et a donné lieu à de nombreux Kiss-in (au lieu de sitting) dans plusieurs villes marocaines en soutien aux deux jeunes adolescents.

Un triangle amoureux, le Maroc contrôlé par le gouvernement de Vichy, la fuite, une ville qui devient une marque d’alcool, un baiser innocent à l’âge des premiers flirts qui devient impossible à cause d’une loi archaïque qui ne rencontre plus son peuple.

Le livre est publié en anglais et en français .

Régis Durand, extrait d’Une construction continuée, texte inédit pour le catalogue The Kissing Precise:
« Il y a quelque chose d’analogue à cette prolifération à la fois scientifique et fictionnelle chez mounir fatmi, avec son usage de différents supports, ses allers et retours entre différentes thématiques, ses esquisses de récit reprises et abandonnées. D’une certaine manière, on peut dire qu’il reprend à son compte l’énigme que constituent la découverte et la maîtrise d’une énergie en apparence inépuisable, mais aussi incontrôlable – à la différence qu’il ne s’agit pas chez lui de nucléaire mais de ce qui se pose ici en équivalent métaphorique, c’est-à-dire le désir et l’attraction irrésistible qu’il déclenche. Mais la différence est-elle si grande ? Ce qui compte en effet, dans chacun des deux termes, c’est l’instant où cela se déclenche, l’instant qui n’en est pas un, entre un avant et un après —  une imminence si l’on veut, c’est-à-dire un espace de temps sans consistance, sans véritable durée. Ce qui advient ensuite est de l’ordre du déroulement, avec ses options et ses trajets narratifs possibles. Avant que la réaction ne s’enclenche, avant que les lèvres ne se touchent et que plus rien ne soit comme avant. Le baiser, dans les œuvres de la série “Casablanca Circles”, est de cet ordre. C’est une catastrophe, une rupture, l’instant quasiment inassignable qui fait que tout bascule. La beauté de la chose est que sur cet impalpable, ce non-instant, autant d’attentes et de possibles narratifs viennent se précipiter. Apparaissent d’innombrables connexions souterraines, croisements, coïncidences secrètes, si bien qu’il flotte parfois dans l’œuvre comme un léger parfum de paranoïa. »

Informations complémentaires

Format

21x 28

Pages

208

ISBN

9782356873118

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